• Ecologie Afrique

    L’archéologie a été lente à se développer dans les régions intertropicales mais elle connaît aujourd’hui une dynamique soutenue par des communautés de chercheurs mieux structurées et plus actives, une volonté politique d’appropriation d’un patrimoine parfois négligé et des projets d’aménagement de plus en plus souvent couplés à des fouilles préventives. La rencontre de l’archéologie, de l’écologie et de l’anthropologie intertropicales, notamment en Amérique du Sud, a été à l’origine d’approches théoriques et méthodologiques novatrices parmi lesquelles l’écologie historique a trouvé un écho particulier. Initiée par les études « amazonistes », cette discipline a depuis longtemps prouvé que les limites écologiques décrétées par la science occidentale n’empêchaient pas le développement des sociétés dites « complexes » 

    2En revanche, l’écologie historique ne s’est vraiment développée que très récemment en Afrique centrale, alors qu’elle abrite le deuxième massif forestier mondial, derrière l’Amazonie. Un tel retard est d’autant plus difficile à comprendre que cette voie est explorée de longue date en Afrique de l’Ouest forestière. 

    À contre-courant des travaux menés en Afrique de l’Ouest et en Amérique tropicale, les recherches en Afrique centrale se sont surtout focalisées sur les conséquences des variations climatiques sur l’extension des forêts et sur leur composition floristique. Si l’accent était mis sur les interactions entre les forçages climatiques et les réponses environnementales, les sociétés humaines étaient en revanche reléguées au second plan, chacune étant considérée comme une variable s’adaptant plus ou moins bien aux évolutions qui lui étaient imposées.

    4Ainsi, le diagramme pollinique du lac Barombi Mbo (ouest du Cameroun) a uniquement servi à étayer un scénario climatique : durant l’époque glaciaire, le paysage paraît dominé par une mosaïque de savanes et de forêts témoignant d’un climat à la fois plus frais et plus sec que l’actuel ; vers – 12 000 ans avant le présent (AP), le réchauffement climatique s’accompagne d’une humidité croissante qui fait disparaître les savanes. La forêt tropicale s’installe alors définitivement.

    Mais l’impact des sociétés anciennes d’Afrique centrale ne s’est pas limité aux modifications de la végétation. Les reliefs, la topographie et la dynamique des bassins-versants semblent avoir été affectés, comme le soulignent quelques études préliminaires.


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