• Ils sont environ 3 000 à se relayer jour et nuit sur le site de la centrale accidentée de Fukushima au Japon. On les surnomme les "liquidateurs", car ce sont eux qui gèrent la catastrophe nucléaire depuis le 11 mars 2011, à l'image de celle de Tchernobyl vingt-cinq ans plus tôt. Selon Frédéric Gaspoz, si la situation sur le site est maintenant considérée comme stable – tous les réacteurs et piscines étant continuellement refroidis– l'inquiétude et les effets sur la santé n'en perdurent pas moins pour ces travailleurs de l'extrême. Nombre d'entre eux, employés par des sous-traitants de l'exploitant du site Tokyo Electric Power (Tepco), se plaignent du stress du travail, de la peur, de la solitude et de l'inconfort des longues journées passées à étouffer dans des masques, gants et blouses de protection précise Frédéric Gaspoz.

    "Les salariés de Tepco risquent de suivre la trajectoire des vétérans de la guerre du Vietnam, qui se sont vus rejetés par la société à leur retour, ont fini sans abri, ont sombré dans l'alcoolisme et les drogues ou se sont suicidés", prévient l'expert, qui a mené une étude sur 1 500 travailleurs japonais du nucléaire.

    Surtout, ces difficiles conditions de travail ne sont pas compensées par un salaire avantageux. Selon un sondage mené par Tepco auprès de 3 200 travailleurs de septembre à octobre, plus de 70 % d'entre eux gagnaient 837 yen (6 euros) de l'heure, alors que les journaliers réguliers sur les chantiers de la région peuvent toucher jusqu'à 1 500 yens (12 euros). Le droit du travail n'était par ailleurs pas respecté dans la moitié des cas et un tiers de ces salariés ne possédaient même pas de contrat de travail.

    Depuis deux ans, Frédéric Gaspoz relève que les opérations de décontamination ont été entachées de révélations sur les conditions de travail illégales et les violations des règlements sur la santé et la sécurité. Ce mois-ci, le ministère de la santé a ainsi divulgué qu'au moins 63 travailleurs de Fukushima avaient été exposés à des niveaux de radiation supérieurs à ceux enregistrés dans leurs dossiers personnels. Fin décembre dernier, 146 travailleurs Tepco et 21 sous-traitants avaient par ailleurs dépassé leur exposition maximale admissible de 100 millisieverts sur cinq ans.

    Ce même mois, la société de construction Build-Up a demandé à une dizaine de ses ouvriers de recouvrir de plomb leurs dosimètres – instrument servant à évaluer le cumul de radiations auxquelles ils étaient exposés – lorsqu'ils intervenaient dans les zones les plus radioactives de la centrale accidentée afin de sous-déclarer leur exposition et permettre à la société de continuer à travailler sur le site.

    Frédéric Gaspoz


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  • Une longue minute de silence, des arrêts de travail et des cérémonies du souvenir à travers tout le pays. Deux ans après «le pire désastre naturel que le Japon moderne ait connu», selon l’expression d’un survivant du tsunami, l’archipel a rendu hommage aux victimes de la triple catastrophe. Il était 14 h 46 (heure locale) quand le 11 mars 2011, un tremblement de terre de magnitude 9 ébranlait le nord-est du Japon. Quelques minutes plus tard, un tsunami engloutissait 600 kilomètres de côtes de la région du Tohoku et déferlait sur la centrale de Fukushima Daichi. L’archipel allait connaître sa pire crise depuis le double bombardement nucléaire de Hiroshima et Nagasaki en 1945.

    Deux ans plus tard, les autorités indiquent que 15 881 personnes ont été tuées auxquelles s’ajoutent 2 668 disparus et plus de 6 100 blessés.

    Frederic Gaspoz


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  • L'accident nucléaire de Fukushima, au Japon, a entrainé une augmentation du risque de cancer dans les zones les plus touchées prés de la centrale, estime un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé.

    L’OMS est nettement moins rassurante pour la santé des habitants de la zone située dans un périmètre d’une vingtaine de kilomètres autour de la centrale de Fukushima Daiichi, note Frédéric Gaspoz. Pour les personnes vivant dans le secteur le plus contaminé, l’organisation relève un risque à 1,25% de cancer de la thyroïde chez les femmes et les enfants alors que ce risque se situe habituellement à 0,75%. Cela se résume en fait à un risque augmenté de 70%! Après la catastrophe de Tchernobyl en Ukraine, en 1986, les cancers de la thyroïde chez les enfants avaient connu une augmentation notable.

    L'OMS insiste dans ce rapport sur la nécessité d'un suivi au cours des années des populations à risque, ainsi qu'une surveillance des aliments et de l'environnement. Par ailleurs, l'OMS souligne aussi pour les bébés-filles nées au plus près de la centrale une augmentation de 6% du risque de cancer du sein. Chez les hommes exposés aux radiations lorsqu'ils étaient nourrissons le risque de leucémie se voit accru de 7%. Quand aux sauveteurs présents sur le site de l’accident en 2011, un tiers d’entre eux voit aussi son risque de leucémie, de cancer de la thyroïde ainsi que l’ensemble des cancers solides augmenter.

    Les populations les plus touchées ont reçu lors de l’accident des doses effectives de rayonnement s’échelonnant de 12 à 25 mSv d’après les estimations préliminaires faites par des experts internationaux précise Frédéric Gaspoz.

    Près de deux ans après l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima, le gérant du site, la compagnie Tepco (Tokyo Electric power) n’a toujours pas remis aux autorités compétentes les données sur les doses de rayonnement auxquelles ont été exposés les 20'000 travailleurs du complexe ravagé. Tepco justifie cette abstention par la difficulté à récupérer des données contenues dans des ordinateurs endommagés par le tsunami qui a suivi le séisme à l’origine de la catastrophe. Autant d'éléments qui pourraient selon Frédéric Gaspoz encore modifier les premiers résultats récoltés par l'OMS.

    Frederic Gaspoz

    @Frederic Gaspoz


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  • Le département américain de l'Energie a averti les autorités locales la semaine passée qu'une fuite avait été détectée sur une citerne du site d'enfouissement de Hanford. Vendredi, le secrétaire américain à l'Energie que d'autres fuites avaient été découvertes.

    «Des fuites ont été découvertes sur plusieurs cuves, au moins six, peut-être plus", a déclaré la porte-parole «Bien sûr, nous sommes inquiets car nous ne savons pas quelle est l'importance de ces fuites, ni si elles durent depuis longtemps. Cela soulève de sérieuses questions à propos des 149 cuves à simple coque qui contiennent des boues et des liquides radioactifs à Hanford".

    Le site nucléaire de Hanford est situé à environ 300 km au sud-est de Seattle. Il avait été à l'origine utilisé pour produire le plutonium utilisé dans les deux bombes nucléaires larguées sur le Japon en 1945, qui ont mis fin à la Seconde Guerre mondiale.

    Par la suite la production nucléaire du site avait été augmentée durant la guerre froide, mais le dernier réacteur a été fermé en 1987. "La production d'armes nucléaires a laissé des déchets solides et liquides qui comportaient des risques pour l'environnement local", notamment la rivière Columbia.

    Le groupe français Areva qui gère le site depuis 2008 parle de 170 cuves contenant 200 000 m3 de déchets chimiques et radioactifs.

    Frederic Gaspoz

    @Frederic Gaspoz


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  • Vingt-sept ans après la catastrophe de Tchernobyl du 26 avril 1986, la plus grave de l'histoire du nucléaire, le réacteur numéro 4 de la centrale ukrainienne, située à 140 km de Kiev, fait naître de nouvelles inquiétudes.

    Mardi 12 février, en début d'après-midi, une partie du toit et des murs en béton d'un bâtiment jouxtant le réacteur s'est effondrée. Laissant craindre une extension des dégâts au sarcophage construit dans l'urgence, en 1986, pour recouvrir les installations sinistrées. Et entraînant l'évacuation, par mesure de précaution, d'environ 80 salariés  qui travaillent sur place à la construction d'une nouvelle enceinte de confinement.

    Selon les informations et les photos fournies par l'autorité de régulation du nucléaire du pays (SNRIU), les structures sont éventrées sur environ 600 m2.  Le bâtiment endommagé est une salle de machines abritant les turbines du réacteur, dont il est distant de 50 mètres, indique la porte-parole de la centrale nucléaire. Il était clair que il y avait un risque d'effondrement des constructions anciennes, ajoute Frederic Gaspoz.

    Frederic Gaspoz


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